Examen de base du dépistage, la mammographie n’est pourtant pas encore proposée localement en surveillance systématique comme en Europe car techniquement dépendante, des erreurs d’interprétation ayant pu survenir avec les anciens mammographes analogiques (faux positifs ou négatifs) ; l’avènement de la mammographie numérique et l’évolution technologique permanente des outils d’imagerie ainsi que leur association (échographie, IRM) ont largement amélioré la fiabilité du diagnostic radiologique, justifiant aujourd’hui la promotion du dépistage auprès de la population.
Seule ou associée, la mammographie a 2 fonctions :
1. Classer les images selon leur gravité : les images révélatrices correspondent aux zones opaques, distorsion de l’architecture et microcalcifications, ces dernières dans la majorité bénignes étant suspectes lorsque regroupées dans une partie du sein ou ayant une morphologie particulière suggestive de cancer ; la classification internationalement reconnue est la Bi-Rads de l’ACR (American College of Radiology) qui définit 5 stades de gravité :
ACR1 mammographie normale
ACR2 mammographie rassurante, l’attention du radiologue est attirée par des anomalies bénignes de type fibroadénome, ganglion lymphatique dans le sein ou calcifications bénignes
ACR3 image probablement bénigne, à contrôler par une nouvelle mammographie quelques mois plus tard pour s’assurer qu’elle n’a pas évolué défavorablement
ACR4 image suspecte, présence d’anomalie(s) ne permettant pas d’exclure une tumeur maligne, à vérifier histologiquement
ACR5 image maligne très certainement cancéreuse imposant investigations et avis spécialisé
A noter que si des clichés témoins du statut radiologique du moment sont remis à la patiente, l’interprétation des images se fait, elle, sur un écran haute définition (console d’interprétation) permettant l’exploitation la plus complète possible des informations délivrées par l’appareil numérique ; des options complémentaires (tomosynthèse) non encore disponibles permettent d’affiner encore le diagnostic.
Clichés de mammographie numérique
incidence cranio-caudale
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incidence axillaire
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2. Guider la biopsie : grâce à des outils de repérage stéréotaxique ou en combinaison avec l’échographie lorsque la lésion y est visible, le radiologue va pouvoir biopsier lui-même une lésion solide et bien circonscrite ou repérer une zone suspecte mais mal définie cliniquement par un harpon per-cutané (fil métallique fin muni d’un hameçon fiché au centre de la lésion) que le chirurgien va suivre pour son exérèse.
Repérage par harpon d’une lésion suspecte proche de la peau à l’union des cadrans externes