C’est l’étape du diagnostic, triple lui aussi:
- clinique : la palpation par la patiente elle-même ou par son médecin d’une tuméfaction (« boule ») dans un sein ou dans l’aisselle doit conduire à une consultation spécialisée car bien que la majorité de ces nodules soient bénins, la fréquence du cancer impose des investigations complémentaires
- radiologique : la mammographie est l’examen de base, indiquée sur une anomalie clinique ou dans le cadre d’un dépistage : en l’absence de facteurs de risque, elle est recommandée tous les 2 ans entre 50 et 70 ans en Europe, tous les ans si le risque (radiologique ou génétique) est plus important ; l’échographie n’est pas un examen de dépistage mais vient compléter la mammographie selon la densité radiologique du sein ; dans quelques cas précis, une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) peut s’avérer nécessaire
- histologique : la preuve formelle du diagnostic est apportée par l’examen microscopique du fragment de tissu mammaire prélevé dans la zone suspecte, cette analyse réalisée par le médecin anatomo-pathologiste va apporter des éléments déterminants pour le pronostic (cancer « in situ » ou infiltrants) et le traitement (marqueurs cellulaires biologiques)
Étape du traitement, de plus en plus ciblé selon les caractéristiques et le stade du cancer, établi au cas par cas sur la base de consensus internationaux à l’issue de concertations poly-disciplinaires où participent tous les acteurs de la chaîne de soins, il associe 3 procédés :
la chirurgie : représentant l’essentiel et le plus visible du traitement, elle est beaucoup moins mutilante que par le passé, dans 70% des cas un traitement conservateur (tumorectomie) est possible, réalisé par un chirurgien spécialisé, le sein gardera un aspect normal ; la classique mastectomie n’est indiquée que dans les 30% restants ; quant à la reconstruction du sein, elle est toujours réalisable et bénéficie des progrès récents de la chirurgie plastique
la radiothérapie : utilisée pour contrôler la maladie au plan loco-régional, administrée sous forme de séances quotidiennes sur 5 à 6 semaines, elle est indiquée sur la glande restante après tout traitement conservateur, sur la paroi thoracique après mastectomie pour cancer infiltrant, et sur les aires ganglionnaires (sus-claviculaires et mammaire internes) selon la taille la position et l’agressivité de la tumeur ainsi que l’envahissement lymphatique éventuel
les traitements médicaux : outre les traitements spécifiques (hormonothérapie et thérapeutiques ciblées développées plus loin), les chimiothérapies classiques trouvent leur place sous 2 formes : soit en traitement adjuvant (après la chirurgie) pour certains cancers infiltrants où il diminue statiquement le risque de récidive locale et de métastase, soit en traitement néo-adjuvant (avant la chirurgie) pour des indications particulières oncologiques ou chirurgicales.
Étape de la surveillance, elle aussi protocolisée et vigilante, à la recherche de complications des traitements adjuvants et de toute récidive :
- locale au niveau du sein traité ou du sein contro-latéral, en pratique sont recommandés :
- un examen clinique tous les 6 mois jusqu’à 5 ans et tous les ans après 5 ans
- une mammographie annuelle
- à distance de métastases, à prendre en charge par les spécialistes concernés, dans le souci de procurer la meilleure qualité de vie possible avec l’évolution de la maladie